mardi 12 juillet 2016

Le gang des rêves, ou Le livre de l'été



Le Gang des rêves, de Luca Di Fulvio, éditions Slatkine

Ne cherchez plus le roman de l'été, le voici !

Son gros inconvénient, il est énôôôôôrme. (Et ce n'est que le premier volume d'une trilogie) 
Son grand avantage, c'est un véritable, irrésistible page-turner.

Le pitch :
Dans l'Italie paysanne de 1901, la mère de Cetta met tout en œuvre pour protéger sa fille des regards concupiscents du Maître.
Pourtant, la jeune fille de quinze ans n'échappe pas au lourd tribut ancillaire et, subissant en silence le violent droit de cuissage d'un autre petit maître, elle tombe enceinte d'un bâtard prénommé Natale.
De cet événement terrible, Cetta en tire la force de partir en Amérique pour offrir à son bâtard un meilleur avenir. (Un avenir tout simplement)

Arrivés en terre promise, les dernières bribes de la promesse du rêve américain s'effilochent dans les rues miséreuses du Lower East Side.
Natale, devenu Christmas dans les limbes d'Ellis Island grandit avec une sacrée gouaille. Il hésite encore entre la voie du Bien et celle du Mal, la réussite facile au sein d'un gang ou une petite vie insignifiante et laborieuse mais honnête. Son destin est scellé lorsqu'il sauve la fille d'un industriel juif des quartiers fortunés de l'Upper East Side, laissée pour morte après une sauvage agression. 

Si certains passages révèlent quelques facilités d'écriture, des enchaînements un peu attendus, une histoire d'amour un brin sirupeuse, faisons fi de ces critiques pour saluer le fabuleux talent de conteur de son auteur, Luca di Fulvio qui nous alpague dès la première scène de la première page.
Ce roman est un efficace page-turner, qui peint le Lower east side aux tourbillonnantes couleurs des vagues d'immigrations successives, met en scène les extorsions de la pègre, la tentation des gangs dans des nuances de teintes sépia dignes de la photographie du film The Immigrant, de James Gray.

Fulvio décrit surtout les illusions brisées sur l'autel du grand Rêve Américain.
Mais il chuchote aussi aux lecteurs friands de romance que les contes de fée peuvent aussi exister pour ceux qui choisissent la persévérance et savent saisir leur chance. 
Peut-être un peu manichéenne la morale, mais bigrement efficace !










Pssssiiiit : j'ai lu quelques critiques de ce livre sur le net qui saluent la "nouvelle maison d'édition" pour la publication de ce texte... Comment dire... Je voudrais juste leur rappeler que ce jeune éditeur suisse existe depuis 1964 !




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