dimanche 29 mars 2015

Des romans écrits à quatre mains





Je ne pense pas avoir déjà évoqué devant vous mon rapport complexe voire compliqué aux romans écrits à quatre mains.

Concrètement, j'ai toujours l'impression de sentir pendant ma lecture la présence de deux personnes en train de regarder par-dessus mon épaule, rompant le rapport quasi intime de l'auteur avec son lecteur.
Et de les imaginer en train de pouffer derrière moi sur certains chapitres, se félicitant de tel passage, ou de la tournure d'une phrase, ça m'énerve... CHUUT ! On n'arrive pas à se concentrer dans cette piaule... C'est pas vrai ça !

Dans certains cas, on ne sait même pas qu'ils sont deux. Si c'est pas sournois !

Prenons Wu Ming. Vous les connaissez ? Des Italiens qui ont pris un nom de plume aux consonances asiatiques.
En plus, ils ne sont pas deux coauteurs sur un même bouquin ! Non ! Ils ne sont pas trois ! Oh non... Ils ne sont pas quatre non plus (Vous vous demandez si ça va encore durer longtemps hein ?)
Ils sont cinq ! CINQ !
Ainsi, vous pensez lire le roman d'un auteur Chinois, alors qu'en fait, vous êtes en train de parcourir le livre de cinq (fourbes) Italiens.

Idem pour le(s) sournois suédois Erik Axl Sund, auteur(s) du titre Les visages de Victoria Bergman, un très bon polar sorti chez Actes Noir... Et surtout hyper violent. Là encore, on pense à un seul auteur alors qu'il s'agit du pseudo de Jerker Eriksson et Håkan Axlander Sundquist. Un peu malhonnête, non ? (Au passage, je pense aussi que pour écrire des livres pareils, ce sont forcément de sérieux psychopathes ! Si j'étais la police, je les surveillerais de près.)

Parlons aussi de Nicci French. Toi lecteur, tu es tenté de croire qu'il s'agit d'un auteur femme, n'est-ce pas ?
Perdu ! En fait se cache derrière ce pseudo un couple d'écrivains. Et d'avoir la gênante impression de pénétrer l'intimité d'un couple... de dissimulateurs qui plus est. Et j'aime pas être prise pour la reine des pommes.

Et puis, ce doit être compliqué d'écrire à deux.
Il faut se mettre d'accord sur qui écrit quoi, en prenant soin d'éviter toutes redites, répétitions et autres incohérences : Nan, tu peux pas faire mourir ce personnage, je l'ai déjà fait mourir dans le deuxième chapitre.

Alors si on pense à Wu Ming, comment faire concrètement pour écrire un roman à cinq : Eh ! pousse toi, j'ai pas de place ! Nan toi ! Oh, regarde, t'as fait une tâche sur la feuille. Ouiiiiiiiiiiiinnnnn ! J'écrirai plus jamais avec vous puisque c'est ça.
Ça ne peut que se terminer de manière dramatique: Cher Monsieur l'éditeur. Notre manuscrit n'avance pas parce que Wu Ming numéro 3 est en train de bouder et que numéro 2 a tué le personnage principal sans nous en parler. Nul

Bref, âpre sujet je vous l'accorde, auquel on n'attache pas assez d'importance je trouve.
A part ça, Joyeux dimanche

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