lundi 13 avril 2015

American desperados

American Desperado, édition Lgf

Laissez moi vous présenter Jon Riccobono, alias Jon Roberts, homme de main de la mafia new-yorkaise, puis trafiquant de drogue, qui a contribué à mettre sur pied le fameux cartel de Medellin dans les années quatre-vingts.

Dès les premières pages du livre, le ton est donné.
Toute sa vie, Jon Roberts a pu vérifier et faire sienne la maxime suivante : Le mal est plus fort que le bien.
En effet, il forge ce mantra alors qu'il est témoin d'un meurtre commis par son père - il n'a pas sept ans - et constate que ce dernier ne sera jamais inquiété par la police.

Jon Roberts, interrogé par Ewan Right qui a écrit ce livre, revient sur sa vie au sein de la mafia.
Il brosse une galerie de portraits édifiante : des mafioso qui se shootent tellement à la cocaïne qu'ils en deviennent cinglés, des réseaux de policiers et de juges corrompus. Quant aux femmes, elles sont souvent reléguées au rang de putes, de jouets sexuels.

Outre ces portraits, Roberts et Wright décrivent l'organisation millimétrée de la pieuvre  : Des éminences grises qui mettent leurs compétences techniques au service du crime, comme Mickey Munday, qui vit toujours chez maman, ne se drogue pas, mais va apporter une aide précieuse pour déjouer la police.
Ainsi, il trouve des bases militaires désaffectées parfaites pour faire atterrir les avions chargés de cocaïne. Il bidouille des bagnoles pour que personne ne se rende pas compte de la profondeur du coffre ni du poids de la drogue transportée. Il pirate la radio des autorités pour connaître les horaires et itinéraires des patrouilles.
Bref, un petit malin qui offrira une bonne longueur d'avance à la mafia pendant des années avant que tout ce petit monde tombe aux mains de la police.

Et pourtant, à la fin du livre, Jon Roberts est libre. Certes, il a perdu tout son argent... Mais il est libre ! (comme d'autres : Don Ochoa pr exemple)
Même s'il ne fait plus partie de l'Organisation aujourd'hui, rangé des voitures et libre, il n'hésite pas à casser les jambes du père d'un camarade d'école de son jeune fils pour un motif mineur.

Ce témoignage est passionnant car Jon Roberts n'est pas uniquement antipathique. Beaucoup au début. Un peu moins au fil des pages.

La vie de Roberts est un exemple du genre, car elle nous donne à voir comment un enfant, à qui l'on n'a jamais expliqué la différence entre le bien et le mal, ni enseigné les valeurs de la morale, les règles de la vie en société, devient un membre actif et violent de la mafia, sans aucun repentir. (comme quoi les parents ont toujours tort ;-) 



PS : J'en profite pour ajouter deux excellents romans sur le thème :

Father, de Vito Bruschini - Pocket
L'offense, de Filippo - Métailié Noir


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