jeudi 22 janvier 2015

Parlons d'Amours


Amours, de Leonor de Recondo, Sabine Wespieser


Et si après tous ces événements funestes on parlait un peu d'amour par ici ! (tu noteras la brillante mais maladroite transition), ou plutôt d'Amours, le dernier roman de Leonor de Recondo.

J'avais trouvé beaucoup de charme à son précédent roman, Pietra Viva (sorti récemment en poche dans la collection Points), qui évoquait un épisode sombre de la vie de Michel-Ange, fuyant à Carrare pour oublier la mort d'un moine. L'auteur y évoquait en filigrane son attirance pour ce dernier. Son départ pour les carrières de Marbre prenait une dimension initiatique.

Amours nous propulse au début du XXe S dans une ambiance digne de Colette ou de Louise de Vilmorin :

Victoire est mariée à Anselme de Boisvaillant, mais elle s'ennuie terriblement avec ce notaire un peu terne. D'autant qu'elle déteste les choses du sexe, et qu'elle endure tout rapport conjugal avec ennui et dégoût. Ainsi... l'héritier se fait attendre.
Son mari, quant à lui préfère trousser Céleste, la petite servante.
Pourtant tout explose lorsque celle-ci tombe enceinte. L'occasion est alors trop belle de donner à ce couple en mal d'enfants le fils tant attendu.
De cet événement va naître une histoire d'amour... Mais pas celle que vous croyez.

Leonor de Recondo confirme son talent d'écriture dans ce roman élégant qui dynamite les conventions dans la France de 1900.
Si le début est une merveille, la fin est pourtant un peu décevante, même si l'issue de l'histoire ne pouvait se terminer autrement. Je ne vous en dirai pas plus au risque de gâcher votre plaisir.
Car en effet et néanmoins, je vous conseille ce petit roman.

Bonne journée


dimanche 18 janvier 2015

Le jour d'après

On a tellement lu, entendu de faits, d'articles sur les attentats de Charlie Hebdo que je ne vois pas ce que je peux ajouter de plus, de mieux... Et pourtant, j'ai moi aussi envie de vous dire le choc, la tristesse, l'incompréhension et la colère.

Je pense bien sûr à ceux qui ont payé leurs dessins de leur vie. Rappelons que la liberté d'expression fait partie des libertés fondamentales, inscrite dans la Déclaration des droits de l'Homme de 1789, et protégée par le droit International.

Mes pensées vont aussi aux victimes de l'hypermarché casher, à tous ces juifs qui continuent d'être la cible des clichés sur l'argent, le pouvoir, le complot, les amalgames liés au conflit Israélo-Palestinien.
Pourquoi ai-je peur aujourd'hui de dire que mes enfants sont juifs-catholiques à l'école par exemple ?
Un gros travail d'éducation reste encore à faire à l'école et ailleurs, pour éviter la bêtise de cet "antisémitisme ordinaire", et les amalgames qui ont conduit à des drames tels que l'affaire Ilan Halimi.

Mes pensées vont aussi vers ceux qui risquent d'être stigmatisés après ce drame, réduisant les efforts d'intégration de générations d'immigrés à néant.
(A voir et revoir le magnifique mais pas tout récent documentaire Mémoires d'immigrés, de Yasmina Benguigui)
D'ailleurs, la dénomination "musulmans modérés" m'écorche les oreilles ! Je fais écho à l'édito de Frédéric Bonnaud dans les Inrocks : Arrêtons de parler de "communauté musulmane", de "musulmans modérés"... Ou alors, c'est qu'il n'y a pas eu intégration ! Pour moi, ces musulmans (Car oui, tu auras compris que je ne suis pas raciste, j'ai même un pote qui s'appelle Mohammed ;-)) sont d'abord citoyens français.

J'ai bien conscience d'accumuler les lieux communs, mais impossible de faire comme si de rien n'était. Parler pour le respect des libertés fondamentales, pour nos enfants, pour l'avenir, et pour que les victimes de ces attentats ne soient pas morts pour rien. (mais je vous dévoilerai mon programme politique dans un article ultérieur)

Voilà, et si tu n'es pas d'accord avec ce que je dis, parle, débat, argumente... Mais évite de sortir ta kalachnikov ! #libertédexpression #peace #imagine #abaslesmechants #vivelesgentils #pourlapaixdanslemonde