dimanche 31 janvier 2016

Un samedi normal




Si tu crois qu'être libraire consiste uniquement à ranger des livres sur des étagères... Ah ! Laisse moi rire ! Laisse moi me gausser, mais ne le prends surtout pas mal, l'ami (je peux t'appeler l'ami ?) c'est infiniment plus complexe... Surtout pour UNE chose : Le conseil !
Je te le démontre en deux parties, deux sous-parties.

vendredi 29 janvier 2016

Le peuple d'en bas



Le peuple d'en bas, de Jack London, éditions Phébus

En 1902, cette tête brûlée de Jack London décide de se travestir en pauvre hère afin de faire un vrai travail d'investigation dans les quartiers est de Londres, capitale de l'empire le plus puissant de la planète à l'époque.
L'East End fait alors partie des quartiers les plus pauvres, réputé dangereux, un véritable ghetto.

Résultat, une immersion dans la misère la plus extrême, reportage qui pourrait correspondre à infiltrer un bidonville au coeur de l'Inde contemporaine.
(Je n'ai pu m'empêcher de penser à l'excellente et terrible nouvelle de Brian Aldiss, appelée La tour des damnés, qui met en scène une expérience scientifique jouant sur les codes de la surpopulation, dans une tour fermée en Inde)

London veut y montrer les oubliés de la révolution industrielle. La catégorie sociale des plus pauvres.
Car en 1902, dans les quartiers est de Londres, celui qui est pauvre écope de la double peine :
Il doit partager à plusieurs une seule chambre pour dormir, vivre dans les miasmes, la vermine, avec la faim qui tord le ventre.
Et s'il n'a pas un bout de lit à se partager, et que l'hospice* est déjà complet, alors il dort dehors. Et là, il sait qu'il est tombé en enfer, que le froid empêchera tout endormissement, comme la pluie qui lui glacera les os, ou encore les flics, qui lui interdiront d'investir les bancs publics la nuit.
Ainsi se forme la cohorte des miséreux sans toit, un peuple de marcheurs, trop fatigués le lendemain pour chercher un travail, constamment tenaillés par la faim, qui voient leur fin proche.

London s'est plongé dans ce milieu, et on se dit au fil des pages qu'il a eu bien du courage pour s'immerger dans cette horreur. Car ce qu'il en rapporte, il ne s'est pas contenté d'en transcrire des entretiens, il l'a vécu au plus près, ce qui en fait un témoignage de premier ordre.
L'écrivain en revient avec des anecdotes toutes plus sordides car être pauvre c'est encore ce malheureux employé ne pouvant se payer un endroit où dormir, qui va à l'asile* dans lequel on lui demande de casser des cailloux contre pitance. Ses mains peu habituées à un travail manuel le font atrocement souffrir, et le lendemain il ne peut effectuer son travail de comptable. Son employeur le traîne alors en justice, il est déclaré coupable et condamné à une semaine de travaux forcés.

La réflexion tirée de ce livre se résume à : Comment s'en sortir quand même le système vous enfonce, veut votre perte, quand le seul regard tourné vers ses populations déshéritées, au bord de la mort est un regard de mépris infini doublé d'une suspicion systématique de malhonnêteté.
En conclusion, si vous avez pu visiter l'exposition temporaire du Quai Branly ayant pour thème tatoueurs et tatoués, vous retrouverez écrit sur le corps de ces pauvres bagnards le même leitmotiv que porte inscrite dans sa chair la population de l'East End de Londres à la même époque, et qui peut se résumer à chienne de vie.



Souffre... mais tais-toi
Fatalité - Pas de chance - Sans patrie













Photos extraites du livre Mauvais garçons, portraits de tatoués 1890-1930, édition Manufacture de livres


*Jack London emploie les termes asile et hospice pour ce qui représente aujourd'hui un hébergement d'urgence, des foyers dans lesquels on pouvait dormir la nuit contre travail.

jeudi 28 janvier 2016

Les jours de mon abandon

Les jours de mon abandon, d'Elena Ferrante, éditions Gallimard

Lorsque la fièvre m'a un peu laissée tranquille, j'ai pu lire quelques livres, dont Les jours de mon abandon, d'Elena Ferrante.
Vous pensez que je suis devenue complètement folle et que, ne pouvant résister à l'idée de ne pas pouvoir lire le troisième volume de ses chroniques napolitaines avant janvier 2017, j'ai décidé de lire toute son œuvre antérieure en attendant... Tout juste !

mardi 26 janvier 2016

Chacun cherche son chat


Snif... mon ptit chat


C'est la guigne, la poisse, la merde ces derniers jours !

Déjà, on est tous malades.
Visez l'enfer que c'est d'avoir de la fièvre quand vos rejetons sont dans le même état ou presque... et qu'il faut les nourrir, les divertir, et qu'on n'a pas plus d'énergie qu'un bulot.
Résultat, je tiens sans conteste la palme de la plus mauvaise mère avec à peu près 20h de télé par jour pour mes chéris, qui commencent à baver dès leur réveil et à s'énerver à la moindre petite contrariété ! (j'ai déjà vu tous les épisodes d'Inspecteur Gadget en replay Ahhhhhhhhh j'vais tout casser)

Et puis, et surtout... on a perdu le petit chat. C'était hier, et on n'a rien vu venir, rapport au fait qu'elle passe son temps à entrer/sortir, elle fait sa vie quoi. Et là, ça faisait un moment qu'elle n'avait pas gratté à la porte pour rentrer (on n'est pas équipé en chatière et on doit se lever toutes les cinq minutes au bas mot), ça nous a paru curieux.
Alors j'ai commencé à énerver tout le monde à force de l'appeler par la fenêtre toutes les demi-heures, puis toutes les dix minutes, puis toutes les deux minutes... En vain.

Réaction des enfants face à l'absence : un vague haussement d'épaules. Moi qui croyais qu'ils allaient se mettre à hurler et se rouler par terre en disant que ce monde est vraiment trop cruel.
Non, ils en étaient plutôt à NOUS rassurer, nous, les parents en nous disant qu'elle allait forcément réapparaître, qu'elle avait peut-être trouvé une autre maison, ou encore qu'elle était peut-être morte (mais ils se sont arrêtés quand ils m'ont vue éclater en sanglots.)
Mais non maman, elle doit être très heureuse, dans le paradis des petits chats.

Là, Sacha m'a dit encore que le petit chat il avait une petite piqûre (note du traducteur : le chat est pucé), ben on a qu'à demander à papa de fabriquer une machine avec de l'électricité pour savoir où elle est... (ce à quoi son père m'a rétorqué, alors que je lui rapportais l'anecdote en me marrant :  j'y ai déjà pensé. Mais y a pas assez de portée... (... Sérieux ???)

Bref, j'espère que cette aventure se terminera comme le film de Klapish et qu'on la retrouvera derrière la machine à laver dans quelques jours... Ou qu'elle est en chaleur (dire que c'est encore un bébé !) et qu'elle reviendra après avoir, enfin, vous savez... cette sale petite chaudasse.

Bon j'vous laisse, ce petit post m'a vidé de toute mon énergie... Et d'abord, je veux mon ptit chat :-(

mercredi 20 janvier 2016

Le Nouveau Nom


Le Nouveau nom, d'Elena Ferrante, éditions Gallimard
(chat en option qui se la raconte grave alors qu'il l'a même pas lu)


Suite de L'Amie prodigieuse, qui vient de sortir en folio, Le Nouveau Nom reprend l'intrigue exactement là où elle s'était arrêtée.

Ce deuxième volume (sur quatre, accrochez-vous !) est tout aussi jubilatoire que le premier car il montre les conséquences des choix engagés par les deux amies que l'on retrouve au seuil de l'âge adulte.

lundi 18 janvier 2016

Passages en poche (4)




Rapide passage par ici pour vous informer de la parution en poche de quelques-uns de mes coups de cœur :

-L'amie prodigieuse, d'Elena Ferrante, folio
-Le jardin de l'ogre, de Leïla Slimani, folio
-Jacob, Jacob, de Valérie Zenatti, Points
-Aucun homme ni dieu, de William Giraldi, J'ai Lu


Bon courage pour la reprise,

lundi 11 janvier 2016

De l'humilité en librairie

Petite précision : cette dame n'est pas de ma famille !


Le métier de libraire requiert souvent une sacrée dose d'humilité.
Oui dans ce temple du Savoir où tu ne penses croiser que des êtres d'exception, et être pris au dépourvu seulement sur le terrain de tes connaissances littéraires, tu peux aussi trouver sur ton chemin une petite vieille dame avec son sac sur le coeur, qui déambule lentement en tanguant dans les allées fournies de la librairie. (oui ça commence comme du Paulo Coelho)
Quand elle s'approche de toi, tu ne soupçonnes donc pas le danger... Confiante, tu te dis en toi-même qu'elle va sûrement te demander Le charme discret de l'intestin ou peut-être le dernier Joël Dicker, parce que celui d'avant était tellement bien...
Tu lui glisses un Bonjour tout en sourire, prête à l'aider, le coeur gonflé de bienveillance envers le quatrième âge qui jaillit de toi telle une aura de sainteté, et tu te sens incarner le savant mélange de l'abbé Pierre et d'Angelina Jolie (avec la cape de l'abbé Pierre et le physique d'Angelina bien sûr, pas le contraire)

dimanche 10 janvier 2016

L'Appel de la forêt


L'Appel de la forêt, de Jack London, éditions Finitude


On confond souvent L'Appel de la forêt avec Croc-blanc... Sans doute parce qu'il s'agit de deux histoires dont le héros est le meilleur ami de l'Homme.
Un classique vous dis-je, qui déchaîne les réactions émues des anciennes générations s'exclamant en choeur Ah ce que j'ai pu pleurer en lisant ce livre ! (ils confondent souvent avec Croc-Blanc évidemment, c'est parce qu'ils sont un peu vieux... mais chut)

samedi 2 janvier 2016

Les petites françaises, le retour



La carte en haut à gauche et les deux en bas à droite

Et oui, nous ne pouvions pas nous en arrêter là !
Devant le succès de notre première collection de cartes postales, nous avons décidé de retenter l'aventure (et surtout parce que c'était rigolo)

Je dois avouer que tout le mérite en revient à C., la talentueuse graphiste des Petites Françaises, me contentant pour ma part de dire ce qui me plaisait... ou pas, et d'investir un tas de pognon dans notre affaire ! (humour, non je préfère préciser

Une collection en noir & blanc pour cet hiver, très graphique, entre paysage figuratif et images prises par Curiosity, dont je vous laisse découvrir un échantillon.
Quant à moi, je les trouve particulièrement élégantes et réussies.



Les deux d'en haut et celle de droite en bas