jeudi 28 janvier 2016

Les jours de mon abandon

Les jours de mon abandon, d'Elena Ferrante, éditions Gallimard

Lorsque la fièvre m'a un peu laissée tranquille, j'ai pu lire quelques livres, dont Les jours de mon abandon, d'Elena Ferrante.
Vous pensez que je suis devenue complètement folle et que, ne pouvant résister à l'idée de ne pas pouvoir lire le troisième volume de ses chroniques napolitaines avant janvier 2017, j'ai décidé de lire toute son œuvre antérieure en attendant... Tout juste !


Donc j'ai ouvert ce roman en guettant des indices qui m'auraient rappelé la silhouette d'une Elena ou le profil d'une Lila, et si j'ai retrouvé en filigrane la jeunesse pauvre et napolitaine des héroïnes de L'Amie prodigieuse, l'intrigue n'a rien a voir, bien évidemment.

Dans ce roman, Olga, trente-huit ans voit son mari quitter le domicile conjugal sans indice annonciateur, dans un banal paradigme de crise de la quarantaine.
D'abord incrédule, elle doit faire face aux conséquences du départ de son époux.
Le roman suit les différents paliers propres à la rupture amoureuse : incrédulité, colère, désespoir voire dépression, et enfin amorce de reconstruction, montrant des hommes faibles et hypocrites, et des couples d'amis plus prompts à se rapprocher du couple adultère qu'à consoler la femme trompée malheureuse, et taxée d'hystérie.

Le livre se lit très vite, et pour cause, je l'avoue, j'ai sauté quelques pages lors de passages particulièrement terribles durant lesquels Olga erre dans la ville, laissant ses enfants pourtant petits quasiment livrés à eux-mêmes, tandis que son futur ex époux a disparu avec sa maîtresse.

Un bon roman, même s'il n'atteint pas la virtuosité et l'intensité de l'Amie prodigieuse.
Néanmoins, la thématique de la femme quittée est justement et subtilement évoquée, avec cette sensation de ne plus exister et même de sombrer dans la folie. Et la douleur, terrible, sourde et pointue... indescriptible, et pourtant bien décrite ici.

On appréciera enfin que l'héroïne cite le beau roman de Simone de Beauvoir, La femme rompue, livre qu'elle n'avait pas compris, et dont elle avait même un peu méprisé les protagonistes, l'ayant lu trop jeune, et dont la présente situation dessille à présent les yeux.
Rien que pour cet hommage à Beauvoir, laissez-vous tenter.

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