dimanche 10 janvier 2016

L'Appel de la forêt


L'Appel de la forêt, de Jack London, éditions Finitude


On confond souvent L'Appel de la forêt avec Croc-blanc... Sans doute parce qu'il s'agit de deux histoires dont le héros est le meilleur ami de l'Homme.
Un classique vous dis-je, qui déchaîne les réactions émues des anciennes générations s'exclamant en choeur Ah ce que j'ai pu pleurer en lisant ce livre ! (ils confondent souvent avec Croc-Blanc évidemment, c'est parce qu'ils sont un peu vieux... mais chut)


Dans l'Appel de la forêt, Buck est le chien d'une famille patricienne. Il coule des jours tranquilles auprès de ses maîtres.
Mais cette douce monotonie s'arrête brutalement quand il se fait enlever par un serviteur du domaine, malhonnête car joueur invétéré.
Ainsi, le jeune Buck est vendu contre monnaie sonnante et trébuchante à des aventuriers partis chercher de l'or en Alaska.
Violenté par les hommes et par ceux de son espèce, il doit se battre pour manger, se réchauffer, et donc rester en vie.
Mais Buck est intelligent. Devenu chien de traineau, il accède à la tête de la meute. Un vrai meneur qui n'a peur de rien.
Après moult rebondissements, il est récupéré en piteux état par un homme qui va devenir son véritable maître, reconnaissant en lui un chien exceptionnel, et pour qui il sera prêt à tout.
Enfin apaisé et heureux, il ressent pourtant au fil des jours un curieux appel, lancinant, l'appel de ses racines, de sa Nature profonde, qui est celle des loups.
Car Buck aspire à retourner à l'état sauvage. Et un jour il répondra à cet appel. (oh oui)

Bravo aux éditions Finitude d'avoir publié cette merveille dans cette traduction.
Ce chef d'œuvre qui a longtemps été relégué au rang mineur de livre pour enfants* est servi par la sublime traduction de Jean-Pierre Martinet qui lui rend toutes ses lettres de noblesse et s'adresse à un lectorat adulte, qui doit l'envisager comme une fable initiatique.
Ce conte nous parle de l'appel immémorial de nos instincts primitifs, de la reconnexion avec notre Nature profonde. (attention ce n'est pas du développement personnel non plus !!)
Une fable dont un chien est le héros. C'est sous cet angle animal (qui n'a rien d'anthropomorphiste) que nous envisageons ce qui nous entoure, adoptant son regard, et laissant de côté celui des Hommes. Ce point de vue donne une impression d'intense liberté au lecteur.
Une ode aux grands espaces, aux paysages enneigés d'Alaska, aux forêts denses qui le peuplent.
Jack London, un écologiste avant l'heure ?

Nous commémorons en cette année 2016 le centenaire de la mort de Jack London, et les rééditions arrivent en pagaille (trop ?)
Ainsi, Martin Eden sort en bande dessinée chez Futuropolis (chronique peut-être à venir)
Je recommande par ailleurs les traductions de Phébus (Libretto) pour la (re)lecture de Jack London.

Signalons aussi la magnifique édition jeunesse de ce texte chez Sarbacane, dont je vous laisse savourer les illustrations.








Je viens aussi de terminer Le peuple d'en bas du même auteur, qui traite de l'immersion de l'auteur dans les quartiers pauvre de Londres en 1902. Une lecture forte dont je parlerai bientôt !



Sur ce, excellent dimanche !!



*Le livre pour enfants n'est absolument pas un genre mineur à mon sens.

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