dimanche 14 juin 2015

Trente filles

Trente filles, de Susan Minot


En 1996, cent trente neuf jeunes filles sont enlevées du collège de St Mary's d'Aboke, en Ouganda.
La directrice du pensionnat se lance sur leurs traces et parvient à en sauver cent neuf.
Soyez sage est le seul conseil qu'elle leur intime. Ces mots sont ceux qu'on dit aux enfants.
Et justement, ce ne sont que des enfants précipitées dans l'horreur de la guerre.
Ainsi, cent neuf rentreront tandis que les trente autres restent aux mains des rebelles de Kony.

Esther est la première voix. Elle faisait partie des trente mais réussit à s'évader.
Quand elle revient, elle s'aperçoit bien vite que les autres ne peuvent pas comprendre ce qu'elle a vécu. Alors elle se tait. Puis elle commence à raconter par bribes ce qu'elle a enduré jusqu'à son évasion. Son courage, les viols, ses copines d'infortune... Son témoignage constitue la colonne vertébrale du roman.

Jane, journaliste américaine vient enquêter sur ces enlèvements. Elle ne le sait pas encore, mais elle vient aussi chercher des réponses sur elle-même, et peut-être finalement un sens à sa vie.
Elle y rencontre d'autres journalistes, des aventuriers, des humanitaires, des européens installés confortablement près de là, au Kenya, à Nairobi. Il y a du romantisme dans ce qu'elle va y vivre, jusqu'à ce que l'Afrique reprenne ce qu'elle avait donné.
Là-bas, le temps prend un autre rythme. Bienvenue en Afrique.
Le lecteur fait ce voyage initiatique avec Jane. Il découvre les magnifiques paysages d'Afrique, envahi par une certaine langueur, jusqu'à ce que la dure réalité des zones de guerre le rattrape.

Chaque pas, chaque mot de Jane l'amènera toujours plus près, jusqu'à sa rencontre avec Esther au terme du roman.

Un livre fort qui trouve sa résonance dans l'actualité, avec l'enlèvement des 237 jeunes lycéennes de Chibok par les troupes de Boko Haram.

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