dimanche 21 février 2016

Le chagrin des vivants




Comment apprivoiser la douleur quand la guerre vous a pris un fils, un fiancé ou même un frère, qui certes est revenu, mais qui ne sera plus jamais comme avant.

Novembre 1920. Deux années ont déjà passé depuis la fin des combats mais la peine est toujours là.
L'Angleterre attend l'arrivée du soldat inconnu, symbole de toutes les victimes de cette première guerre mondiale qui a fait tant de morts.
Pendant les cinq jours qui précèdent l'arrivée du cercueil, la vie de chaque anglais semble en suspens.
Trois femmes, Ada, Evelyn et Hettie qui ont toutes perdu un être cher tentent d'avancer dans leur vie, dans leurs deuils, se croisent comme dans une valse à trois temps, et interrogent sur les conséquences de la guerre.
En évoquant le conflit armé à travers le prisme de ces victimes collatérales, l'ouvrage montre l'ampleur des dégâts de ces veuves et de ces soldats incapables de trouver leur place dans la société.
Ainsi, un mur se dresse entre ceux qui ont vécu l'horreur : les champs de bataille, la peur qui vous colle à la peau au fur et à mesure que l'on s'avance dans les tranchées boueuses et qui ne doit pas se répandre dans le régiment, les déserteurs, et ceux qui ne l'ont pas vécue et en sont pourtant tout aussi victimes.

Dans ce premier roman étonnant de justesse, l'arrivée du convoi en ce matin du 11 novembre 1920 offre un souffle nouveau à chacune des héroïnes qui décideront peut-être de donner une deuxième chance à la Vie.
Beau, très beau premier roman.

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