dimanche 17 avril 2016

La part des flammes, le roman qui m'a laissé de glace


La part des flammes, de Gaëlle Nohant, édition Héloïse d'Ormesson, maintenant en Livre de Poche

Il est des livres qu'on voudrait tant apprécier. La part des flammes en faisait partie.
Il exploite un fait réel plutôt intéressant (l'épisode dramatique et vrai de l'incendie du bazar de la Charité dans le Paris de 1897), et il a eu des critiques élogieuses (celle de Gérard Collard qui m'insupporte soit dit en passant, une chronique un matin sur France Inter...)
Et pourtant, la force de la volonté n'a pas suffi à faire taire mon malaise au gré de sa lecture. En effet, il se lit agréablement, mais il semble manquer quelque chose, un souffle peut-être, une certaine exaltation qui ferait décoller le récit et que le lecteur cherche jusqu'à la fin... sans les trouver hélàs.

Mais résumons un peu l'histoire. Violaine de Raezal, une jeune veuve à la réputation sulfureuse (bien entendu, en réalité elle est très gentille et pas sulfureuse du tout) a besoin de puissants appuis pour rester dans "le monde" à la mort de son mari. Elle sollicite l'aide de la marquise de Fontenille pour obtenir une place à la grande vente de charité qui aura lieu quelques jours plus tard. La marquise, cette méchante créature, refuse de l'aider. C'est finalement sous la protection de la duchesse d'Alençon rencontrée peu de temps après qu'elle sera présente à cette vente de charité. La Duchesse d'Alençon n'est autre que la petite sœur de Sissi, devenue très croyante et dévouée aux pauvres depuis quelques années.
L'autre personnage central de ce roman est la belle Constance, jeune fille issue de l'aristocratie. Ses parents sont de viles égoïstes qui s'en sont débarrassés en la mettant dans un pensionnat religieux d'où elle ne sortira que pour se marier. Or, elle rencontre à sa sortie dans "le monde" Lazlo de Renac, un jeune noble qui veut l'épouser. Mais elle rompt ses fiançailles, au grand dam de ses parents qui ne comprennent pas pourquoi (et nous non plus au début).
Grâce à la directrice du pensionnat, elle assiste à la vente de charité, au même comptoir que la Duchesse d'Alençon (vous savez, la ptite sœur de Sissi) avec Violaine de Raezal.

Puis, sans transition, sans laisser au lecteur le loisir de se promener dans les allées du bazar de la charité où se presse toute l'aristocratie parisienne, des femmes surtout, l'auteur nous plonge dans l'incendie qui embrase les lieux, faute à une erreur humaine lors d'une projection du cinématographe.
Le lecteur doit alors faire face à un déluge de descriptions apocalyptiques de corps brûlés, avec force adjectifs, sans répit. Tout le champ lexical du feu y passe, je pense.

Bien évidemment, les deux femmes en ressortent vivantes bien que diversement brûlées. la Duchesse d'Alençon demeure introuvable. Elle est finalement retrouvée, carbonisée.
Je vous épargne les intrigues secondaires, lorsque Lazlo est calomnié par le témoignage d'une femme qui l'accuse d'avoir piétiné les corps de malheureuses victimes au bazar pour sauver sa peau. (Bon ben je ne vous l'épargne pas alors !)
Quant à La jeune Constance, gravement brûlée, ses parents se laissent convaincre par un médecin psychiatre (qui passait par là ?!) d'être traitée pour hystérie dans une clinique fermée, concept traité avec beaucoup de légèreté alors qu'il y avait tant à dire.

On regrettera que l'auteur survole le fait historique sans en tirer la substantielle moelle.
L'histoire est portée par des personnages principaux qui manquent d'épaisseur, voire caricaturaux ( tous beaux ?), et qui évoluent dans un milieu très manichéen.
Je suis certainement sévère et je sais qu'il plaira à certains, mais ce petit quelque chose qui emporte et transporte m'a trop manqué pendant ma lecture pour apprécier ce roman dans son entièreté.

Mais soyons positif. Il y a plein de suspense : Constance sortira-t-elle de l'asile ? Se mariera-t-elle avec Lazlo ? Violaine de Raezal sera-t-elle acceptée du grand monde ? Et quel secret cache la duchesse d'Alençon ?
Pour le savoir... vous n'avez qu'à le lire !


Edit : Je tiens à remercier la personne très chère à mon coeur qui m'a offert ce roman, en me disant qu'on ose trop peu souvent offrir des livres à des libraires. Elle a osé, elle a eu raison, je la remercie infiniment de son cadeau !

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