lundi 26 août 2013

De la fois où nous avons évoqué un roman d’amour en science-fiction


Ah ! Le client qui cherche des romans d’amour...
C'est souvent la colle ! Entre les romans classiques qu'il a déjà lu, ou pas envie de lire, et les romans d'amour qui finissent mal... on ne trouve pas toujours l'inspiration (et sans avoir à conseiller des trucs aussi débiles que Musso et Lévy bien sûr!)
Bref, j'en discute avec une libraire férue de science-fiction qui me dit : "tu n'as qu'à conseiller un roman d'amour en science-fiction... Comme La nuit des temps de René Barjavel !"



La Nuit des temps, de René Barjavel, ed. Pocket



 En effet, moi aussi j'avais adoré à l'époque cette belle histoire d'amour entre deux êtres venants d'une civilisation disparue...
Mais j'avais tenté de le relire des années après, et j’avais été interloquée, déçue, voire choquée, et surtout morte de rire quand j’en avais relu quelques pages, surtout les scènes d'amour…

En effet, nous nous précipitons dans les rayons (de l'avantage de travailler en librairie!) dans le but de relire des extraits... Et là... Arggghhh... C'est le drame !!
Je vous livre quelques extraits juste pour le plaisir :

"Eléa brûlait. Haletante, impatiente, ce n'était plus possible, elle prit dans ses mains la tête de Païkan qu'elle ne voyait pas (...) puis ses mains redescendirent et prirent l'arbre aimé, l'arbre proposé, approché et refusé, et le conduisirent vers sa vallée ouverte jusqu'à l'âme. Quant il entra, elle râla, mourut, fondit, se répandit sur les bois, sur les lacs, sur la chair de la terre. Mais il était en elle -Païkan-, il la rappelait autour de lui, à longs appels puissants qui la ramenait des bouts du monde - Païkan-, la rappelaient, l'attiraient, la rassemblaient, la condensaient, la durcissaient, la pressaient jusqu'à ce que le milieu de son ventre percé de flammes -Païkan!- éclatât en une joie prodigieuse, indicible, intolérable, divine, bien-aimée, brûlant, jusqu'à l'extrémité de la moindre parcelle, de son corps qui la dépassait."

Hum, René ?! petit coquin !! Mais que c'est kitsch ! Et c'est quoi ces histoires de lacs et de montagne en pleine scène de sexe ! Moi j'appelle ça une métaphore à la con !
Et tous ces verbes, ces adjectifs ! non mais, tu pouvais pas en choisir un ou deux seulement ?
En plus, les deux dernières lignes ne veulent quasiment rien dire... WTF !

Bon, après avoir calmé notre fou rire, sous le regard interloqué de quelques clients, nous en avons conclu que tout se perd !! même les bons vieux classiques de notre adolescence !
Bon, je vais relire Vian !



PS : pp.317-318 de l'édition Pocket




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