jeudi 15 août 2013

Déjà la rentrée ?!




Ah...La mi-août... Encore l'été, quoi !
Le soleil, la plage pour certains, la montagne pour d'autres... la perspective des vacances pour quelques-uns, l'attente de la rentrée scolaire pour beaucoup...
Et la rentrée littéraire pour tous les professionnels du livre !!
Et là… Ben là, c’est la panique, car mille et une questions se bousculent dans la tête du libraire : 

-Aurai-je le temps d'en lire au moins la moitié (Quoi !!! Cette année, la moitié, ça fait 277,5 romans quand même ?!) ? Le quart de la moitié ?... Bon, une vingtaine tout au plus ? 
-Comment être sûr de ne pas rater La Pépite dans tout ce fatras de livres ?  
-Pourquoi ai-je - comme de fait exprès - envie de lire tout sauf des romans de la rentrée ; ce vieux polar ou encore ce grand classique que je n'ai jamais eu le temps de lire jusqu'à maintenant ?

Autant de questions existentielles qui n'aident pas à la concentration !
Bref, de toutes façons je ne vais pas vous faire un compte rendu de Tout ce qui va paraître, seulement de mes coups de coeur. Et là, j'ai dégotté quelques petites merveilles ! (attention, romans ni légers, ni joyeux...)
Mais, il faut quand même que je vous dise… j’aime la littérature qui a du corps, les romans sombres et torturés (mais pas que !!!)… Bref, tous les adorateurs de Foenkinos, Lévy, Musso, et autre Pancol… devront peut-être passer leur chemin !

Deux romans ont notamment retenu mon attention :

Un esprit d’hiver de Laura Kasischke, Bourgois

L'auteur nous entraîne dans un huis clos entre une mère et sa fille, isolées dans leur maison, en pleine tempête de neige, et donc coupées du monde. (par certains aspects, on retrouve l'ambiance de En un Monde parfait du même auteur, tout aussi excellent).
Rapidement, le malaise entre les protagonistes s'installe, et ne fait ensuite que s'accroître, car on sent que quelque chose cloche entre les deux femmes : des petites incohérences, des répétitions... Ca ne tourne pas rond dans l'esprit de cette mère qui ne veut pas contrarier sa fille adolescente à l'aube des fêtes de fin d'année... Et la tension monte lentement mais inexorablement, empêchant presque le lecteur de respirer... jusqu'à la dernière page.
Bienvenue dans l'univers de Laura Kasischke, qui a le don de vous plonger dans des ambiances très sombres, quasi glauques !
Ses romans ne sont certes pas exempts de défauts, mais elle dispose d'un tel talent pour vous y emporter, que vous êtes littéralement happé par ses livres.
C'est efficace, bien écrit, impossible à lâcher, même en apnée ! Bref, que demander de plus ?


Même la couverture est superbe (dommage qu'on ne puisse pas le voir ici !)



Kinderzimmer de Valentine Goby, Actes Sud

En 1944, Mila fait partie d'un convoi qui part pour le camp de Ravensbrück. Elle est enceinte…
A travers l'histoire de cette jeune femme, l'auteur raconte le quotidien dans le camp, et s'interroge sur la question des naissances. Que se passait-il lorsqu'une femme devait accoucher ?  Que faisait-on de l'enfant ? A t'on vu des femmes enceintes là-bas, et des nouveaux-nés ?
Elle décrit méticuleusement les sentiments de ces femmes : la peur, la fatigue, la faim, et le corps dans toute sa laideur : les éruptions, la maladie, la crasse, la douleur, et la mort omniprésente... En parlant beaucoup des sentiments, de détails physiques et pragmatiques, le lecteur se sent presque voyeur, tant sa distance avec les personnages est ténue...
On referme ce roman avec l'impression prégnante d'avoir vécu quasiment physiquement l'horreur de l'Histoire de la Seconde Guerre Mondiale. Ce roman m'a donné la chair de poule, rien qu'en l'évoquant, ce qui prouve qu'il est réussi.



Bon, promis j'essaie de trouver des romans aux thèmes plus optimistes... Quoique je ne sois pas sûre que cela me plaise, à moi !


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