dimanche 29 septembre 2013

Au feu les pompiers

Connaissez-vous l'existence de la collection "Osez..." aux éditions La Musardine ?
Elle se décline en deux catégories : la première plutôt technique, pratique, avec des titres comme...Osez devenir une femme multi-orgasmique, ou encore Osez le sexe tantrique...
Et une seconde en littérature, avec des nouvelles telles que Osez... 20 histoires érotiques dans un train, (qui a l'air tellement bien qu'il a été cité deux fois dans la bibliographie du livre que j'ai en main), ou encore Osez... 20 histoires d'infidélité, ... 20 histoires de sexe entre filles...

On voit aussi que le concept marketing risque de montrer ses limites à un moment ou à un autre à force de déclinaison.

Lorsque le représentant m'a parlé du titre : Osez... 20 histoires de sexe avec des pompiers, j'ai un peu rigolé parce que le cliché était tellement énorme... que vraiment pas terrible. (Fantasme féminin = pompier. Et donc, Fantasme masculin = infirmière ?)        
De surcroît, et par le hasard le plus total, j'étais justement en train de préparer l'anniversaire de mon fils de 5 ans, avec la même thématique... Pour le coup, ma conception du pompier se résumait plutôt à un héros de la vie quotidienne, qui sauve des petits chats, et éteint des incendies (O mon dieu ! Dans cette phrase, il y a déjà de l'ambiguïté, ça promet !!), mais absolument pas un fantasme féminin.

J'oublie la chose... Et lorsqu'il arrive à l'office, je ne peux m'empêcher d'y jeter un coup d'oeil... Déjà, je me marre en voyant la couverture.
Vous remarquerez que le pompier tient plus de Freddy Mercury ou des Village people, que du sex symbol sorti de l'imaginaire féminin... et que la fille qu'il porte de manière quelque peu cavalière a tout simplement la dégaine d'une péripatéticienne, d'une pute quoi (alors, c'est quoi le message ? Moi femme = pute forcément ?)


Non mais est-ce que c'est possible, une couv' pareille ?

La 4e de couverture est tout aussi sobre... Il est écrit : "Vous avez le feu aux fesses ? Composez le 18 !".
Ca, c'est au cas où le cliché ne soit pas assez fort ; bref, que toi, femme, tu n'aies pas bien compris.

Quant au contenu, et bien, sans surprise, c'est toujours des clichés : La femme est une salope, et le(s) pompier(s) toujours prêt(s) à rendre service... et à donner de sa(leur) personne !
Mais les auteurs ont quand même de la culture : Et que je te cite Kant et Proust... Bon, certes, au milieu de mots de cul mais quand même ! (On songe à la prof qui écrit des nouvelles érotiques pour arrondir ses fins de mois !)
Si les textes ne sont pas d'une originalité renversante, il n'y a pas non plus d'arnaque vis-à-vis des lectrices... Contrairement à 50 nuances de Grey par exemple, qui se cache derrière l'apparence du roman un peu érotique (Mais où est le SM là dedans ?!), pour produire du pur "Harlequin".
Roman Harlequin = Cliché du jeune chef d'entreprise tellement riche et tellement beau, avec des muscles comme ça, qui séduit la jeune oie blanche, sympa et normale qui pourrait être nous !!
Et qui peut être décliné à l'infini : Dans un manoir au XIXe dans les Cornouailles : Châtelain/servante, dans un ranch du Middle Ouest : Ranchero/jeune écuyère, ou encore dans un mas provençal : Maître du domaine/stagiaire intérimaire... Et c'est toujours l'homme qui a le pouvoir vous remarquerez !!

Bon, il n'y a pas de mal à lire du sentimental (enfin, si on aime !), et il n'y a d'ailleurs que les francophones pour stigmatiser autant ce genre de littérature. Les anglo-saxons, comme les germanophones ne sont pas aussi méprisants (ni fine bouche ?).

Mon conseil, si vous voulez de l'érotique : Lisez plutôt Anais Nin !!

Et aussi :
Venus Erotica, de Anais Nin, éditions Livre de poche
Les petits oiseaux, de Anais Nin, éditions livre de poche
Le boucher, de Alina Reyes, éditions Points
Le secret de la petite chambre, éditions Picquier
La philosophie dans le boudoir, de Sade, éditions Folio
Et bien d'autres encore...

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