De l'art de mentir aux enfants, et comment s'en dépatouiller après

Comment la petite souris (ce sale rongeur) a pourri notre soirée !
Mais revenons un peu au début de cette sombre histoire.


Hier matin, mon fils de six ans a perdu sa première dent de lait. Son père et moi-même, le coeur gonflé de fierté, l'avons félicité de devenir un grand garçon, qui allait avoir des dents de grand, des pieds de grand, être grand quoi.

Le soir même, lors du coucher, nous lui expliquons que s'il met sa dent sous l'oreiller, la petite souris va passer, prendre sa quenotte et y déposer en échange un petit jouet.
Voilà, tout marchait comme sur des roulettes... C'était sans compter son petit frère de trois ans, qui avait tout entendu, et a éclaté en sanglots, pris de panique à l'idée de voir une souris débarquer dans la chambre de son frère.

Voulant rassurer ce petit bonhomme en pleurs (pas en mousse), et n'ayant aucune stratégie de repli, je fus obligée de revenir sur ma petite histoire, et de m'enfoncer dans mon mensonge jusqu'au point de non retour : Mais non, en fait, c'est magique, la dent va disparaître, et à la place, il y aura un petit cadeau !
Et cet adorable petit trésor de pleurer de plus belle : Non, nooon, moi je veux pas que la magie elle vienne dans la chambre de Simon, moi elle me fait peur la magie !

Ok ok, me voilà de retour à la case départ, et de changer encore de stratégie...
Oups, bon d'accord, je vais te dire la vraie vérité... C'est un secret ! (je le sens encore dubitatif à ce moment-là) En fait, c'est moi qui vais aller chercher la dent, l'apporter au fond du jardin à la petite souris (qui m'aura attendue selon un code déterminé entre nous : j'allume deux fois la lampe torche, ça veut dire que c'est ok), elle va prendre la dent et me donner un cadeau en contrepartie, que je glisserai sous l'oreiller de ton frère. (qui, dois-je te le rappeler, pionce depuis au moins une demi heure, lui !!)
Je constate que ce mensonge fonctionne quand le petit argumente en me demandant quand exactement j'ai rendez vous avec elle, que les souris, ça n'a pas d'habits, juste des fesses (?), le tout suivi d'un monologue sur les souris et leurs petites pattes toutes sales d'à peu près un quart d'heure. Enfin apaisé, il s'endort quelques minutes plus tard.

Bref, si cette charmante petite histoire possède une moralité, c'est que les légendes les plus innocentes ne sont pas à mettre entre toutes les oreilles (oui, c'est un peu léger comme moralité)... et que c'est tout un art de mentir à ces petits chéris en sucre ! (que je ne maîtrise pas vraiment)
Moralité, le retour : j'aurais dû faire appel à la fée des dents !