mardi 24 juin 2014

7 années de bonheur

7 années de bonheur, de Etgar Keret, éditions de l'Olivier


Etgar Keret est un écrivain israélien à succès. Il nous livre ici sept années de sa vie, à partir du chamboulement qu'a été la naissance de son fils, à travers sept histoires, souvent anecdotiques, et surtout ironiques et drôles.


Ah ! Raconter son quotidien... Il faut d'ailleurs que j'ouvre une parenthèse afin de vous livrer une réflexion qui me taraude depuis ces dernières semaines.
Tous les matins je prends le bus. (Mais où veut-elle en venir ?) Et je dois dire que je me pose toujours la même question en montant dedans : Vais-je pouvoir m'asseoir à MA place !
Car oui, je le confesse, je m'assois toujours au même endroit, première place à droite (je réussis ce petit miracle grâce à d'habiles et complexes calculs impliquant Pythagore et les mathématiques quantiques, qui me permettent de déterminer avec exactitude à quel endroit le bus va s'arrêter, et où les portes vont s'ouvrir très précisément, histoire de rentrer la première (prem's !) et de choisir mon siège (trouvé !)).
Bref, je gagne souvent à ce petit jeu (Mais y a que toi qui y joue, me rétorque, excédée, l'une des voix dans ma tête! )
A la longue, et passées les premières vagues de fierté à l'idée de me placer là où je préfère (j'évite désormais de faire la danse de la victoire debout sur mon siège en tirant la langue), je pense qu'il va falloir que j'arrête ce petit jeu, à moins de passer pour l'autiste du coin, doublée d'une folle : celle qui se met toujours au même endroit (et qui en plus danse sur les sièges), et qui sait aussi compter à vue de nez toutes les allumettes que tu voudras bien laisser tomber par terre. (laissez tomber la blague si vous n'avez pas vu Rain Man)
Je me suis donc dit : Ben j'ai qu'à changer de place !
Oui, mais non... Parce que tous ceux qui prennent le même bus quotidiennement et qui voient bien que je me mets toujours sur le même siège vont se foutre de moi quand ils me verront à une autre place... Genre : Whaou l'autre, n'importe quoi, elle fait exprès de se mettre ailleurs pour pas qu'on croit qu'elle est toujours à la même place ! aha pathétique !
Du coup... Je me mets toujours au même endroit. Et c'est horrible, je n'en dors plus.

Pourquoi je vous raconte tout ça déjà ?
Ah oui, parce que Keret nous raconte un peu de sa vie quotidienne : son énervement contre les chauffeurs de taxi israéliens souvent rustres et bavards, ses promenades au parc avec son fils, pendant lesquelles il débat avec d'autres mères de la nécessité pour leurs enfants de faire leur armée plus tard, des alertes à la bombe durant lesquelles toute la famille doit sortir de la voiture pour se coucher à côté afin de se protéger, les attentats suicides... Une manière de nous faire découvrir la vie des israéliens aujourd'hui, le tout avec un humour décapant !
Conclusion : ce sont souvent des situations les plus tristes que naît le rire (Et je ne vous parle même pas de mon histoire de bus). Une manière aussi pour l'auteur de rappeler que si la vie ne vaut rien, rien ne vaut la vie. (je sais, c'est beau.... Je l'ai piqué à Souchon Malraux !)
Coup de ♥

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