samedi 3 septembre 2016

Quelques conseils de rentrée #2 Station Eleven



Je continue mes conseils de lecture avec ce génial roman post-apocalyptique (la grande tendance littéraire à la mode ;-)), Station Eleven, de Emily Saint John Mandel, Rivages dont voici un bref résumé : Alors que le célèbre comédien Arthur Lander est victime d'une crise cardiaque en pleine représentation du Roi Lear dans un théâtre de Toronto, une épidémie de grippe décime la quasi-totalité de la population mondiale. Kirsten, une des très jeunes figurantes présente ce soir-là est l'une des rares survivantes.


La civilisation s'éteint progressivement avec la disparition de l'électricité et de toutes les sources d'énergie, et avec son lot de violence devant les pénuries de toutes sortes. Mais les survivants s'organisent peu à peu.
Une dizaine d'années après le drame, une compagnie de théâtre itinérante sillonne les communautés de survivants pour donner des représentations de Shakespeare.
Tous ces personnages entrelacent leur destinée sous un dénominateur commun : Arthur Lander et les illustrés étrangement prémonitoires dessinés par son ex-femme, dont le titre est Station eleven.

Le roman gagne en ampleur au fur et à mesure des chapitres, au gré des flash-back montrant le monde d'avant et le présent post-apocalyptique.
Tout ce qui paraissait évident dans le monde d'avant le chaos comme les technologies, les énergies, les moyens de transport motorisés devient l'objet de questionnements des plus jeunes qui n'ont pas connu l'avant pandémie et suscite la nostalgie des survivants, conscients de ce qu'ils ont perdu.  Souvenirs du futur, comme le titre à bon escient l'article des Inrockuptibles.
Comme si l'auteur voulait nous faire prendre un peu de hauteur pour imaginer un monde dans lequel toute cette belle technologie ne serait plus. Mais il ne s'agit pas d'angélisme non plus, elle montre bien l'ambigüité qui saisit certains d'entre nous, lorsqu'ils se sentent prisonniers de ces objets de technologie, et souhaitent presque tout bas un monde dans lequel ces gadgets chronophages ne seraient plus.

Voici un roman passionnant car il est porteur d'un début d'espoir contrairement à d'autres livres du même genre, comme La route de McCarthy ou même Ravage, de Barjavel. Ce n'est pas anodin si le mantra de Kirsten est une phrase trouvée dans un épisode de Star trek :  Parce que survivre ne suffit pas.
Et peu à peu l'espoir renaît...


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