dimanche 16 mars 2014

De la fois où j'ai sorti tous les livres de la librairie pour un client

L'autre jour, j'ai failli me décerner la palme de la libraire la plus gentille de toute la Galaxie ! (Mais j'l'ai pas fait !)

Un client visiblement indécis vient vers moi et me lance, genre "vous voilà" : Ah, qu'est-ce que vous avez lu de remarquable en poche ces derniers temps ?
Je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais de chance avec le genre de personnes qui lancent ce type de phrases.


Or donc, dans le cas présent, la personne refuse de répondre à ma question rituelle qui est : Quels sont vos goûts ? (Rien à voir avec fraise, citron ou chocolat)
Je me débats comme je peux avec quelques nouveautés en poche quand, en plein milieu d'argumentaire : j'étais en train de mimer le marin qui accoste sur les côtes australiennes, tentant de se faire comprendre des aborigènes autochtones... la personne me coupe pour me dire (De fait, elle n'avait rien écouté, alors que je pourrais me targuer d'être un peu le Arturo Brachetti de la librairie) : Est-ce que c'est drôle ?... Soupir... Et des romans policiers, vous pouvez me conseiller des romans policiers ?"

Là, même histoire, j'essaie de garder mon calme, tout en m'échinant à lui sortir des polars en poche : l'excellent Zulu, de Caryl Férey, le désopilant Chasseurs de têtes, de Jo Nesbo, les inquiétants Pascal Garnier, Marcus Malte... Ellroy ? Agatha Christie ?...Fantomette ? tandis que l'autre prend un air sceptique, et me coupe encore : Et des romans historiques ?

Après avoir poussé un long hurlement, je reprends calmement, lui montrant deux romans historiques que j'aime beaucoup : La religion de Willocks, et Le cavalier suédois, de Perutz, puis je le plante là, afin de le laisser choisir, et parce que ça va bien hein oh.
Lorsque je me suis retournée, tous les livres étaient sur le comptoir, et le client parti.
Du coup, je crois que j'aime pas trop les clients. Je préférerais une librairie sans.

Sinon, il y a eu la fois où j'ai conseillé mes gros coups de coeur à un client adorable, super sympa, qui m'a félicité pour mes goûts littéraires, et qui a tout pris ! (si je ne ponctue pas par quelques exemples positifs, mon professionnalisme risque d'être sérieusement mis en doute)

2 commentaires:

  1. c'est dingue, en tant qu'enseignante, je me dis souvent que j'aime bien aller à l'école quand il n'y a pas d'élèves pour bavarder avec les collègues. Et mon père, médecin, m'a aussi confié que c'était sympa de travailler à l'hôpital (dommage qu'il y ait des patients à soigner!)

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  2. Tout à fait, on peut le décliner à l'infini ! A quasiment tous les métiers...

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