vendredi 7 mars 2014

Les Douze Enfants de Paris


Les Douze Enfants de Paris, de Tim Willocks, éditions Sonatine

Ah ! Matthias ! ... On peut dire que tu m'as empêchée de dormir !
Du calme, je parle du héros du dernier livre de Tim Willocks... qui possède plus de testostérone que Schwartzie et Stallone réunis (dans le corps de Kit Harington, l'acteur de Game of Thrones). Le genre de personne que tu voudrais connaître quand tu es perdu(e) en pleine forêt amazonienne, cerné(e) par des mercenaires en colère, ou face à de dangereux mareros Salvadoriens.

Suite de La Religion* qui narrait les aventures de Matthias Tannhäuser, engagé dans les guerres de religion entre les troupes de Soliman le Magnifique et les chevaliers de l'ordre de Malte... Les Douze Enfants de Paris nous emmène dans... Paris, à la veille du massacre de la Saint-Barthélémy.**
En effet, le héros vient y chercher sa femme, qui devait donner un concert devant le Roi... et qui est sur le point d'accoucher (Histoire de corser un peu l'intrigue !).
Alors, le grand problème du XVIe Siècle, c'est que, faute de GPS et d'Appli Smartphone pour "Localiser ses amis", tu as un peu plus de difficulté à retrouver les tiens dans une grande ville. Et si on ajoute à cela des massacres entre catholiques et protestants... Tu as la trame d'une bonne intrigue.

Le roman est passionnant, foisonnant, et surtout convoque les sens : Les descriptions sont très visuelles, mais aussi olfactives, car Tim Willocks nous embarque dans un Paris qui veut coller à la réalité de l'époque. On est loin du joli château baigné de brume... Désormais, on décrit les douves puantes, on navigue dans la boue, les humeurs et le sang.
Résultat : Un roman historique efficace car il utilise les codes du blockbuster : Du manichéisme, le mythe du héros qui vient sauver sa belle. D'ailleurs, Tannhäuser n'hésite pas à tuer tous ceux qui se mettent en travers de son chemin (Et il faut pas trop l'énerver, le gars !), avec une rare violence.
Par moment, il faut avoir le coeur bien accroché, même s'il s'agit de violence à la sauce hollywoodienne ! En effet, les scènes de tuerie gardent une certaine esthétique, avec un sens de la mise en scène... (A la manière du film Il faut sauver le soldat Ryan, mais version XVIe Siècle, à Paris)

Bon, à la fin, on se lasse un peu de tous ces morts, de ces têtes énucléées, de ces mâchoires défoncées, et le complot (car complot il y a) est un peu fumeux... Mais ce n'est pas important (le complot est le MacGuffin du livre) car on passe un excellent moment, et il y a quelque chose de brillant et de jubilatoire dans cette découverte de Paris, et surtout, on a envie de connaître le dénouement.

Maintenant j'attends la suite ! Et oui, c'est une trilogie... Huuummm Matthias !  Que vas-tu faire la prochaine fois ? Il faudra une sacrée imagination à Tim Willocks pour aller plus loin que cet épisode... A part peut-être combattre des zombies ?


Question : Faut-il avoir lLa Religion avant ? Et bien... Oui, c'est mieux ! Et en même temps, si vous ne l'avez pas lu... Vous allez quand même tout comprendre, promis.

**La couverture du livre rappelle La Reine Margot, le film de Patrice Chéreau, qui se passe au même moment.

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