dimanche 23 mars 2014

Blurb... pardon

Aujourd'hui, je voudrais aborder un sujet un peu plus sérieux... Le blurb !
Et oui, qu'est ce que le blurb ? (Et non, il ne s'agit pas des conséquences de l'absorption massive de soda)
Bonne question n'est-t'il pas ?


Le blurb, qui veut dire "baratin", est le nom donné au petit pitch, voire au petit mot qu'un auteur écrit sur le bandeau d'un roman, afin d'en vanter le contenu (Souvent, juste un mot, pas très original : Excellent - Génial - Envoûtant - Magnifique - Whaou - Trop top... ).
Pratique courante aux Etats-Unis, elle est devenue très répandue en Europe, et peut booster les ventes. (Comme le "délicieux" signé Anna Gavalda sur le livre Le Cercle littéraire amateurs d'épluchures de patates, bien que le titre y soit lui aussi pour quelque chose.)


Exemple parlant de blurb en milieu naturel


Bien sûr, il faut que l'auteur qui blurbe soit connu... Logique ! Si Marcelle Pichard (tu sais, ma copine, là...) te dit qu'elle a aimé tel roman, cela a certainement moins d'impact que si c'est Philip Roth ou Amélie Nothomb qui le dit... Quoique... Bon, en tout cas, pas sur le bandeau d'un livre, hein ?!
Ainsi, le blurb remplace le coup de coeur du libraire. (Tous ces blurbeurs qui veulent me piquer mon job !)

Michael Connelly, par exemple, est un maître incontesté ès blurb.
Le nombre de romans policiers de jeunes romanciers qui ont été adoubés par le maître du polar est incroyable ! Tout comme Stephen King ou encore Harlan Coben...
D'ailleurs, et je reprends un article de l'Express sur le sujet, en 2007, un critique littéraire du New York Times s'étonnait de voir qu'un nouveau polar n'avait pas son blurb de Connelly sur la couverture.
Même des stars qui n'ont rien à voir avec le monde du livre s'y mettent aussi... En témoigne le blurb de Antoine de Caunes (que j'adore au passage !) pour le roman La Religion, de Tim Willocks (qu'il faut lire au passage !)

J'ai mené mon petit sondage sur un panel de 4 personnes (Oui je manquais un peu de financement pour faire appel à la Sofres)... Et la majorité ne tient absolument pas compte des blurbs.
Au contraire, certains peuvent ne pas acheter un livre car vanté par un auteur qu'ils n'apprécient pas.
(Hum. Quoi cette étude scientifique manque de sérieux ?)

Je peux alors parler pour moi... Libraire sceptique, voire blasée par ces techniques éditoriales.
Si certains blurbs sont incontestablement sincères, d'autres sont ouvertement fruits du marketing, et entourés de la suspicion de connivence entre auteurs, éditeurs, agents... de peur de voir leur livre noyé sous la production éditoriale toujours croissante.
Moi, en tant que lectrice, j'ai plutôt tendance à me sentir agressée par ce genre de méthode, comme s'il y avait forcément LE moment où j'allais me faire avoir ! (La fameuse théorie du complot quoi)
Les anglo-saxons semblent beaucoup plus détachés de ces considérations... Peut-être parce que c'est une tradition là-bas depuis longtemps, et qu'elle est plus sincère ?

En attendant, et sachant qu'il est de plus en plus difficile de trouver des livres sans blurb (j'exagère ?), on peut légitimement se demander s'ils servent encore à quelque chose, et si on les remarque encore...
Et oui, il se peut que trop de blurb tue le blurb, non ?


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