mardi 1 mars 2016

Un certain monde



Un certain monde, d'Elizabeth Harrower, éditions Rivages


Nous sommes en Australie dans les années quarante. La scène s'ouvre sur une partie de tennis, disputée chez Russell et Zoé, riches frères et sœurs gâtés par la vie, avec deux orphelins récemment rencontrés, Anna et Stephen.
Ces quatre là vont se croiser tout au long de leur vie, leurs destins entrelacés sur vingt ans.

Harrower décrit avec sobriété les chemins empruntés par chacun des protagonistes, et la maturité venant, un certain désenchantement face à leur vie. Car la morale de ce roman, s'il en est une, réside dans le fait que nous sommes tous égaux face à nos choix amoureux, peu importe la richesse ou la naissance. Et comme il est terrible de se rendre compte à mi-parcours, au mitan de sa vie que l'on n'a pas choisi le bon partenaire. Au moins, les personnages de ce roman tireront les leçons d'une telle prise de conscience.
La force de l'auteur demeure dans la puissance et la profusion des dialogues, qui font mouche, et donnent aux échanges verbaux l'intensité du théâtre, une atmosphère propre à la confidence. C'est très réussi.
Pourtant, il est assez difficile pour le lecteur de s'incarner dans les personnages. Une distance froide le tient à l'écart de l'intrigue, à moins que ce soit cette description du temps qui passe, et que la réussite de sa vie ne tient qu'à un fil.

Restent de magnifiques lignes, comme cette citation par exemple :
Lui jetant un regard haineux, Lily se tourna avec ostentation pour contempler le célèbre panorama qui emplissait la pièce à la manière d'un tableau un peu trop exact de lui-même.

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