vendredi 24 janvier 2014

Une terre d'ombre, le roman qui ar(Rash)


Pffff ! En ce moment, je ne lis que des romans géniaux ! 
Y'a des cycles comme ça, durant lesquels tout me tombe des mains... Mais là, non, je ne lis que des trucs bien !

Oui je me plains, mais oui, Madame, car je suis contrainte d'abandonner mes enfants, de laisser brûler le repas. J'oublie de donner le bain, de sortir le chien (heureusement j'en ai pas), et d'alimenter ce magnifique blog... Tout cela pour finir le dernier chapitre, juste une dernière page... Quoi qu'est-ce que tu dis chéri ? Mais oui, je peux lire ET t'écouter en même temps ! Tu connais Napoléon ? Humhum... Attends... Attends... Ben t'es où... ? ... ? Chéri ? Donc, je menace même mon couple pour ces quelques lectures romanesques !
Et si on rajoute à cela la fièvre des petits, le sommeil en rade, la convocation par la maîtresse pour bagarre à l'école (Comment ça, je suis en train de m'épancher ?! Bon sang, mais c'est un blog en même temps ! C'est quand même l'endroit idéal, non ?)
J'ai donc un peu manqué de temps pour vous faire un topo de mes récentes et passionnantes lectures... Et c'est aussi pour cela que mon titre est vraiment pourri ! (les jeux de mot de mon père, génération Comment vas-tu.. yau de poële, tu connais ? !)


Une terre d'ombre, de Ron Rash, éditions Seuil


Et donc, gros coup de coeur pour le dernier Ron Rash !
On peut dire que le précédent (Un monde à l'endroit) était bien, mais il peut être largement balayé par ce petit (Grand) dernier.
Un roman sur la bêtise humaine, sur la peur de la différence, sur le racisme de base.
Ici, un jeune homme revient de la Première Guerre amputé d'une main. Il rejoint sa soeur qui vit seule dans la ferme familiale. En effet, dotée d'une tache de naissance, les gens du village la croient maudite, et refusent tout contact avec elle, jusqu'à sa présence même.
Très intelligente (et visiblement très jolie), la jeune femme tente de tromper l'ennui dans cette ferme où elle ne voit presque personne, dans ce vallon qu'on dit maudit, pour ne pas devenir folle, environnée de toute cette solitude, hormis son frère... Jusqu'à ce qu'elle tombe sur un jeune homme muet, mystérieux flûtiste, dont la rencontre va sceller le destin.

Le roman est très fort, car il monte inexorablement en tension, à nous hérisser le poil. On sent la maîtrise de Rash dans la psychologie de chaque personnage, chacun avec ses douleurs, physique (pour le frère) et/ou psychologique (pour sa soeur).
Et surtout quels décors ! Les descriptions des Appalaches nous donnent cette impression prégnante de nous y trouver.
Ce roman est une vraie réussite ! Un des textes forts de cette rentrée littéraire de janvier.

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